Willemin-Macodel sur les chemins de la diversification

L’entreprise de Delémont se défait toujours davantage de sa dépendance à l’horlogerie. Dès 2018, elle ne participera plus à la foire de Bâle.

EN TOUT, CINQ MACHINES dont deux centres d’usinage composent ce gigantesque engin robotisé. En phase de test dans le hall d’assemblage de Willemin-Macodel, à Delémont, l’appareil paraît complètement futuriste. Olivier Haegeli, codirecteur de la société familiale jurassienne, avec son frère Patrick, vante les nombreuses performances de ce concentré de technologie. L’installation garantit notamment la traçabilité totale du processus sous forme numérique et, détail un brin déconcertant à l’ère du 4.0, également sous forme papier grâce à deux bonnes vieilles imprimantes A4 logées dans le socle de l’appareil. «Quand je vous dis que l’une de nos forces est la personnalisation de nos produits, ce n’est pas un vain mot», énonce simplement
Olivier Haegeli.

Méconnue du grand public

Ce détail illustre bien la mission, en apparence simple, de Willemin-Macodel : «Trouver des solutions pour ses clients.»
Aujourd’hui, ses machines ne se contentent plus d’usiner des pièces – pour l’horlogerie, il s’agit généralement des platines, des ponts ou des boîtes -, mais offrent aussi des moyens de nettoyer, de stocker, de graver ou encore de contrôler lesdites pièces. Olivier Haegeli résume: «Nos clients viennent avec des cahiers des charges et l’on s’adapte.» Y compris quand ces derniers attendent de leurs solutions qu’elles impriment automatiquement leurs rapports de fonctionnement. Discrète sur son chiffre d’affaires – estimé par PME Magazine à environ 80 millions de francs pour approximativement 140 machines vendues chaque armée -, l’entreprise aux 300 employés (245 en Suisse) est aussi méconnue du grand public qu’elle est comme des horlogers.
Impossible de visiter l’une des manufactures du pays sans tomber invariablement sur l’un de ses «cinq axes», comme on les appelle dans le jargon. Le secteur horloger ne représente pourtant aujourd’hui plus qu’un petit quart des ventes de l’entreprise. Cela n’a pas toujours été le cas. En 1974, quand Haegeli père fonde Macodel (pour Machine Outils Delémont), c’était uniquement pour fournir les horlogers. Mais depuis le rachat de Willemin Machines en 2003, l’entreprise n’a jamais cessé de se diversifier. En termes géographiques d’abord, la Suisse représente désormais 25% de ses ventes, comme la Chine. En termes de débouchés ensuite, elle est également active dans le médical ou l’aéronautique. Expression la plus manifeste de cette transition, WilleminMacodel ne participera plus à la foire de Bâle dès l’année prochaine. «On ne se retrouve plus dans la manifestation, devenue inadaptée pour nous. Le SIAMS de Moutier ou l’EPHJ de Genève nous conviennent mieux», révèle le codirecteur.

Cette diversification semble réussir à la société, qui ne cesse d’engager de nouveaux employés – 20 depuis 2015, dont de nouveaux profils comme des mathématiciens. Conséquence, le nouveau bâtiment que Willemin-Macodel a fait construire à la sortie de Delémont en 2009, prévu pour 210 personnes, ne suffit plus. S’agrandir? Olivier Haegeli botte en touche: «C’est une question dans l’air du temps. En tout cas, nous détenons déjà les parcelles environnantes…»

Source : Valère Gogniat – PME Magazine du 01 octobre 2017

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Willemin-Macodel sur les chemins de la diversification

L’entreprise de Delémont se défait toujours davantage de sa dépendance à l’horlogerie. Dès 2018, elle ne participera plus à la foire de Bâle.

EN TOUT, CINQ MACHINES dont deux centres d’usinage composent ce gigantesque engin robotisé. En phase de test dans le hall d’assemblage de Willemin-Macodel, à Delémont, l’appareil paraît complètement futuriste. Olivier Haegeli, codirecteur de la société familiale jurassienne, avec son frère Patrick, vante les nombreuses performances de ce concentré de technologie. L’installation garantit notamment la traçabilité totale du processus sous forme numérique et, détail un brin déconcertant à l’ère du 4.0, également sous forme papier grâce à deux bonnes vieilles imprimantes A4 logées dans le socle de l’appareil. «Quand je vous dis que l’une de nos forces est la personnalisation de nos produits, ce n’est pas un vain mot», énonce simplement
Olivier Haegeli.

Méconnue du grand public

Ce détail illustre bien la mission, en apparence simple, de Willemin-Macodel : «Trouver des solutions pour ses clients.»
Aujourd’hui, ses machines ne se contentent plus d’usiner des pièces – pour l’horlogerie, il s’agit généralement des platines, des ponts ou des boîtes -, mais offrent aussi des moyens de nettoyer, de stocker, de graver ou encore de contrôler lesdites pièces. Olivier Haegeli résume: «Nos clients viennent avec des cahiers des charges et l’on s’adapte.» Y compris quand ces derniers attendent de leurs solutions qu’elles impriment automatiquement leurs rapports de fonctionnement. Discrète sur son chiffre d’affaires – estimé par PME Magazine à environ 80 millions de francs pour approximativement 140 machines vendues chaque armée -, l’entreprise aux 300 employés (245 en Suisse) est aussi méconnue du grand public qu’elle est comme des horlogers.
Impossible de visiter l’une des manufactures du pays sans tomber invariablement sur l’un de ses «cinq axes», comme on les appelle dans le jargon. Le secteur horloger ne représente pourtant aujourd’hui plus qu’un petit quart des ventes de l’entreprise. Cela n’a pas toujours été le cas. En 1974, quand Haegeli père fonde Macodel (pour Machine Outils Delémont), c’était uniquement pour fournir les horlogers. Mais depuis le rachat de Willemin Machines en 2003, l’entreprise n’a jamais cessé de se diversifier. En termes géographiques d’abord, la Suisse représente désormais 25% de ses ventes, comme la Chine. En termes de débouchés ensuite, elle est également active dans le médical ou l’aéronautique. Expression la plus manifeste de cette transition, WilleminMacodel ne participera plus à la foire de Bâle dès l’année prochaine. «On ne se retrouve plus dans la manifestation, devenue inadaptée pour nous. Le SIAMS de Moutier ou l’EPHJ de Genève nous conviennent mieux», révèle le codirecteur.

Cette diversification semble réussir à la société, qui ne cesse d’engager de nouveaux employés – 20 depuis 2015, dont de nouveaux profils comme des mathématiciens. Conséquence, le nouveau bâtiment que Willemin-Macodel a fait construire à la sortie de Delémont en 2009, prévu pour 210 personnes, ne suffit plus. S’agrandir? Olivier Haegeli botte en touche: «C’est une question dans l’air du temps. En tout cas, nous détenons déjà les parcelles environnantes…»

Source : Valère Gogniat – PME Magazine du 01 octobre 2017

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